Le Canada s’est fixé des objectifs de réduction des émissions de 40 % à 45 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030, suivis par la carboneutralité d’ici 2050. Pour atteindre ces objectifs, le déploiement du captage, de l’utilisation et du stockage du carbone (« CUSC ») est considéré comme une nécessité, ce qui contribue à ouvrir six voies clés pour rendre l’économie canadienne carboneutre : 1) la décarbonisation des industries lourdes, 2) l’énergie acheminable à faible émission de carbone, 3) les technologies à émissions négatives (TEN), 4) la production d’hydrogène à faible émission de carbone, 5) les industries à base de CO2 et 6) du pétrole et du gaz plus propres.
Le gouvernement du Canada a pris des mesures pour développer et encourager l’utilisation du CUSC au Canada en allouant, dans son budget de 2021, 319 millions de dollars à la recherche et au développement du CUSC. Le budget de 2022 comprenait également l’annonce des détails d’un crédit d’impôt à l’investissement pour le CUSC offrant un crédit d’impôt remboursable pouvant atteindre 50 % pour les projets de captage du CO2 et jusqu’à 60 % pour les projets de captage direct dans l’air. En dépit de ce soutien – et du rôle important que joue le CUSC pour la décarbonisation – les technologies de CUSC sont encore émergentes et une grande incertitude entoure le coût de leur déploiement et la variation des coûts entre les technologies, les régions et les secteurs, ce qui finit par ralentir leur adoption sur le marché. Pour être plus précis, les opérations de captage du CO2 sont de loin la partie la plus coûteuse de la chaîne de valeur du CUSC. Les estimations de coûts sont souvent fondées sur des technologies employant des amines qui utilisent beaucoup d’énergie ou des approches descendantes générales qui ne tiennent pas compte de la situation unique de chaque région ou installation. Ainsi, des estimations précises des coûts des opérations de captage du CO2 pourraient considérablement améliorer la confiance des utilisateurs et aider à déterminer quelles sont les opérations qui bénéficieraient le plus du soutien du public afin de permettre un déploiement plus stratégique et rentable.
À cette fin, la BIC et Ressources naturelles Canada (« RNCan »), le ministère fédéral responsable de l’élaboration de politiques et de programmes visant à améliorer la contribution du secteur des ressources naturelles à l’économie et à la qualité de vie, souhaitent collaborer afin de faire progresser les études envisagées, qui viseront à améliorer l’exactitude de l’estimation des coûts du captage du CO2 au Canada en utilisant une approche ascendante et pondérée pour calculer le coût par tonne de CO2 captée ($ CA/tCO2) d’installations de captage de CO2 représentatives jusqu’à la limite de l’installation et au point de transport. Cela comprend les dépenses totales en capital et les dépenses totales d’exploitation annuelles fournies à titre d’estimations de catégorie 4 (-30 %/+50 %) selon la définition de l’Association for the Advancement of Cost Engineering (AACE). Ces livrables serviront de base pour estimer le coût d’éventuelles opérations de captage du CO2 en cours d’élaboration ou considérées comme des possibilités stratégiques au Canada.